Défis

Comment diversifier les modes d’évaluations ?

L’évaluation est partie intégrante du cursus universitaire. Conçue pour valider les acquis et compétences dans chaque discipline, elle est indissociable des cursus universitaires. Cependant, bien souvent, l’évaluation sanctionne, au-delà des acquis disciplinaires, d’autres savoirs faire ou savoirs être, très souvent non explicités ou non indispensables au succès dans une filière donnée. Ainsi, des étudiants atypiques, autistes, dys … peuvent être en échec alors même que leur talent dans la discipline donnée est flagrant. Les propositions classiques de tiers temps, qui peuvent conduire à des épreuves démesurément longues ne sont pas des propositions réellement satisfaisantes. De même, que faire lorsqu’un étudiant n’est pas en mesure de se déplacer physiquement sur le lieu d’examen, ou de participer à un examen dans un amphithéâtre avec des dizaines d’autres étudiants ?

ENJEUX

● Proposer des modes d’évaluation alternatifs qui rendent mieux compte des compétences ou connaissances
évaluées
● Proposer des évaluations qui évaluent les mêmes compétences ou acquis avec des modalités différentes
● Trouver d’autres voies que l’oral ou l’écrit formels
● Proposer des modalités techniques pour faciliter le passage d’une évaluation en distanciel

Comment créer un environnement physique et sensoriel inclusif ?

L’environnement physique et sensoriel est partie intégrante de l’expérience de la vie sur un campus. Pas nécessairement considéré comme central, il peut pourtant être un facilitateur ou a contrario un frein à l’expérience estudiantine. Un certain nombre d’étudiants souffrent de particularités sensorielles qui rendent certains environnements difficiles voire impossibles à supporter : en particulier à cause des niveaux sonores ou lumineux trop importants, ou encore des flux trop denses de personnes.

Sur un campus aussi vaste que celui de Paul Sabatier, des problèmes de localisation peuvent aussi se poser : comment localiser les salles où se rendre, le trajet à suivre, comment identifier la fonction des lieux ? Enfin, certains étudiants ont besoin de routines de travail qui rendent nécessaires l’attribution d’une place fixe en cours. Face à un environnement considéré comme trop difficile à vivre, des étudiants renoncent à se rendre sur le campus.

ENJEUX 

● Prendre en compte les particularités sensorielles des plus sensibles
● Faciliter la localisation et les trajets à suivre
● Identifier facilement les espaces et leur fonction
● Créer des espaces de calme et de repos
● Permettre l’attribution de places fixes
● Réduire les changements de salle

Comment amener l’étudiant à apprendre à organiser son temps ?

L’organisation personnelle, en particulier la gestion du temps, est centrale non seulement pour la réussite à l’université (et dans la vie professionnelle), mais aussi pour le confort psychologique des étudiants. Dans un contexte d’études où les échéances sont nombreuses, importantes en termes de résultats, et sur la durée très limitée de l’année universitaire, une bonne gestion du temps est un des facteurs de la réussite.

Pour certains étudiants, cette gestion n’est pas évidente : elle demande une vue globale du calendrier et une prise de recul sur la priorisation. La fatigabilité de certains demande un surcroît d’attention et de réalisme pour bien équilibrer les efforts à fournir tout au long de la journée, du semestre et de l’année. La mauvaise gestion temporelle et organisationnelle peut aussi être une source d’angoisse insurmontable, de panique et de mise en place de cercles vicieux de travail intensif mal cadré conduisant à des suites d’échecs, à l’épuisement, à la perte de confiance et au décrochage.

ENJEUX 

● Trouver un système d’aide à la priorisation
● Apprendre à évaluer correctement le temps nécessaire pour telle ou telle action
● Répartir correctement ses activités dans le calendrier universitaire
● Être réaliste, ne pas s’épuiser, garder du temps de loisir

Comment trouver l’information pratique, en tirer parti et la gérer ?

La vie de l’étudiant se déploie dans un système complexe d’acteurs multiples, qu’il faut connaître et aux informations desquels il faut avoir accès pour profiter de ce temps privilégié que représente la vie étudiante. Services de l’Université Fédérale, services de l’université Paul Sabatier, composante, promotion, enseignants, associations étudiantes, CROUS, pôle handicap pour certains… L’information est foisonnante et très peu centralisée. Les événements et ressources sont aussi nombreux. Pour tout étudiant primo arrivant, c’est tout un écosystème à comprendre. Certains y arrivent aisément. D’autres n’y parviennent jamais complètement.

ENJEUX 

● Identifier et tirer parti des avantages des deux systèmes
● Travailler la complémentarité présentiel/distanciel
● Inventer des solutions pédagogiques fondées sur cette complémentarité

Comment permettre à un étudiant de suivre des enseignements présentiels à distance ?

Le progrès technologique ouvre de nouveaux terrains pour l’enseignement, en particulier des possibilités en termes de travail et d’enseignement à distance, qui permettraient à certains « publics partiellement empêchés » de bénéficier d’un enseignement supérieur (maladie chronique, éloignement géographique, étudiants qui travaillent, étudiants souffrant de phobies sociales ou de fatigabilité en société…). Le présentiel et le distanciel offrent des possibilités différentes
d’interaction et de conception du travail universitaire. Comment concevoir et mettre en œuvre une hybridation permettant à l'étudiant d'accéder à toute formation en distanciel, en partie ou en totalité ?

ENJEUX 

● Identifier et tirer parti des avantages des deux systèmes
● Travailler la complémentarité présentiel/distanciel
● Inventer des solutions pédagogiques fondées sur cette complémentarité

Comment favoriser l’intégration sociale des étudiants, en particulier à la rentrée universitaire ?

L’arrivée dans le monde universitaire représente un très grand changement pour tous les étudiants. L’environnement est totalement différent de ce qui a été connu jusqu’alors, la plupart du temps au lycée. Profiter pleinement de la vie étudiante est aussi profiter de son tissu social, des opportunités de rencontres, d’activités et de solidarité. Si pour un certain nombre d’étudiants les plus extravertis cette transition est aisée, pour un grand nombre elle peut être très
difficile : timidité, difficultés d’interactions sociales, perte de repères, difficultés pour avoir accès à l’information…

Les journées d’intégration organisées ne sont pas nécessairement accessibles à tous, mais le fait de souffrir d’inhibitions sociales ne signifie pas être réfractaire à la sociabilisation.
Au-delà du simple confort, un déficit d’intégration sociale peut être un premier vecteur de décrochage : mal être pendant les cours, pas d’accès aux informations qui se partagent entre pairs… la sociabilité étudiante est bien plus qu’une simple histoire de fêtes du jeudi soir !

ENJEUX 

● Trouver des formes d’intégration inclusives pour toutes sortes de sensibilités
● Favoriser l’intégration au sein des promotions